ULTRATRAIL - IMMERSION AVEC ANTONIO
Une aventure extrême, hors du commun, que notre collaborateur partage ici avec transparence. De la préparation au jour de la course, découvrez les anecdotes de son périple de 26 heures et 47 minutes.
L’Ultratrail du Saint-Jacques
Sur cet itinéraire mondialement connu et emprunté chaque année par des dizaines de milliers de pèlerins, le Trail du Saint-Jacques by UTMB® remonte à contresens le mythique GR65 et offre aux coureurs des parcours typiques et chargés d’histoire au cœur d’une nature inspirante, jusqu’à une arrivée spectaculaire au pied de la célèbre cathédrale du Puy-en-Velay, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
En quelques chiffres, qu’est-ce que c’est ?
126 km à parcourir, 5250m de dénivelé, départ de nuit à 23h. Durée limite pour franchir la ligne d’arrivée : 27h.
Avant la course : la préparation
La préparation d’un traileur doit être appréhendée de manière globale. La vision d’ensemble est importante : alimentation, entraînement, suivi des performances, sommeil, gestion des blessures, tout est planifié dans les moindres détails.
Une analyse et une étude préliminaire des temps de passage pour chaque tronçon est établie en tenant compte des distances et du dénivelé. Elle s’effectue en fonction des durées moyennes effectuées par le coureur en mode trail lors des courses passées. Cela permet d’établir une stratégie de couse qui lui permettra d’obtenir son objectif : terminer la course.
Quand on entame un projet de longue durée, la période de préparation est capitale. L’investissement en temps dans chaque phase du projet est donc important et ne doit être en aucun cas écourtée.
Il s’agit de ne pas être trop optimiste et de ne pas se laisser entraîner par les autres coureurs.
Au fur et à mesure que le temps passe, les performances diminuent. La devise d'Antonio « On commence doucement et après on ralentit ».
Dans le cadre d’un tel projet, la préparation en amont est primordiale, non seulement du traileur mais également de son matériel.
Rien n’est laissé au hasard, tout est choisi, adapté, testé pour que le matériel corresponde exactement au coureur. C’est une personnalisation nécessaire qui garantit au coureur un confort durant la course et lui donne de plus grandes chances de réussite.
Pour participer à chaque course de Trail, une liste avec le matériel indispensable et obligatoire est publiée. Le matériel est présenté par le coureur lors de la récupération du dossard. Des contrôles peuvent avoir lieu sur le parcours.
Kit de base
- Sac de trail
- Téléphone portable Pour les smartphones : Application LiveRun installée et activée. Une batterie externe est fortement recommandée
- Gobelet personnel 15 cl minimum
- Réserve d'eau minimum : 1 litre
- Couverture de survie de 1,40m x 2m minimum
- Sifflet
- Bande élastique auto-adhésive pour le bandage ou le cerclage (100 cm x 6 cm minimum)
- Réserve de nourriture Recommandation : 800kcal (2 gels + 2 barres énergétiques de 65gr chacune)
- Veste de pluie
- Casquette, bandana ou Buff®
- Pièce d'identité - passeport / carte d'identité
Kit pour temps chaud (peut être exigé par l'organisation, en fonction des conditions météorologiques)
- Lunettes de soleil
- Casquette saharienne ou toute combinaison qui couvre complètement la tête et la nuque
- Protection solaire _Recommandation : facteur de protection solaire (FPS) minimum 50 _
- Réserve d'eau minimale : 2 litres
Kit mauvais temps (peut être demandé par l'organisation, en fonction des conditions météorologiques)
- Veste imperméable
- Deuxième couche chaude supplémentaire
- Surpantalon imperméable
- Bonnet chaud
- Gants chauds et imperméables
L’esprit d’équipe – le côté humain du trail !
Notre coureur et collègue Antonio n’a pas le profil type du traileur solitaire. D’habitude, il n’est pas rare de voir ces grands sportifs s’entraîner seuls, dans leur bulle, et de puiser leur force uniquement au plus profond d’eux-mêmes.
Antonio s’entraîne certes également seul mais il est accompagné par un ami sur toutes ces courses. Ils planifient, font le trajet ensemble mais surtout, ils ne se lâchent pas d’une semelle. Lorsque l’un des deux est démotivé ou à bout de force, c’est son binôme qui l’entraîne pour remonter la pente. Et ça fonctionne très bien dans les deux sens. Ils progressent en parallèle, tantôt maître et élève (selon les techniques). Un vrai travail d’équipe et une aventure humaine !
Le jour de la course est enfin arrivé !
Motivation à 100% et excitation envahissent les pensées du coureur. Les craintes se sont envolées, l’envie de partir est plus présente.
La nuit précédente, le coureur est déjà en mode course, il refait la liste du matériel, etc.
Avant le départ, tout le monde se rassemble derrière la ligne départ. Plus de 500 coureurs qui font la ola. L’excitation est à son comble.
Le départ est lancé, l’adrénaline continue de grimper tout comme le traileur qui grignote les mètres de dénivelé.
La météo est incertaine, plusieurs orages ont déjà éclatés avant la course, rendant le terrain boueux. La course s’avère plus compliquée que prévu.
Notre traileur avance bien mais il dépense plus d’énergie que prévu en raison de l’état du terrain.
Il fait nuit, les lumières (lampes frontales) se suivent en file indienne à la cherche du balisage (disposé sous forme de réflecteurs environ tous les 20 mètres). Notre coureur ne profitera pas du paysage !
Le moral et l’énergie remontent quand le jour se lève et que les lampes frontales peuvent finalement être éteintes.
La boue se glisse dans les chaussures. Au bout de quelques kilomètres supplémentaires, l’eau s’est évaporée des baskets, il ne reste que le sable qui frotte sur les cloques déjà percées.
Un calvaire, mais Antonio ne lâche pas l’affaire.
Un gros orage éclate. Le parcours est chaotique. Beaucoup d’abandons aux ravitaillements et de visites à l’infirmerie. En cas de danger médical, les infirmiers/médecins peuvent interdire au coureur de repartir.
Sur la dernière partie de la course, les choses se compliquent encore. Antonio chutera à plusieurs reprises sur ce sol glissant, une fois il se blessera à la cuisse. Il tient bon et ne baisse pas les bras. La batterie de sa frontale baisse, il entend le ruisseau à côté mais ne parvient pas à voir à quelle distance il se trouve.
Sur sa montre, la vitesse est parfois indiquée à 1km/h, impossible d’aller plus vite dans ces conditions. L’effort se prolonge.
Antonio apprend que le trajet a été modifié (et raccourci) juste après son passage au dernier ravitaillement. Difficile pour le moral, il sait que plusieurs coureurs finiront avant lui et auront évité ainsi une partie de ce tronçon de boue.
Après 26h47 d’effort, Antonio passera la ligne d’arrivée. La deadline a été respectée de justesse. Au-delà de la difficulté rencontrée le long de cette course de trail, c’est la chaleur humaine au ravitaillement et le travail d’équipe réalisé avec son partenaire de course qui lui ont permis d’avancer dans cette aventure. Les préparatifs, les analyses, l’entraînement et le matériel sont les bases du projet mais c’est en restant centralisé sur l’humain que les objectifs pourront être atteints.
Le mental aura permis à notre collègue d’arriver au bout de ce qu’il qualifiera sûrement d’une des plus difficiles courses qu’il lui ait été donné de parcourir.
Toute l’équipe de Künzler & Partners félicite Antonio pour sa détermination, sa performance incroyable dans des conditions difficiles et se réjouit de suivre ses prochaines aventures.
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Antonio Da Silva se tient volontiers à votre disposition pour répondre à vos questions.
Antonio da Silva
Antonio.dasilva@kuenzlerpartners.ch